Le monde, vu de ta poche, Chroniques d'une Roublarde

N'etant entrée en jeu qu'en cours d'aventure, la charmante Karstine Cero relate dans "Le monde, vu de ta poche, Chronique d'une Roublarde dans un monde de Brutes" tout ce qui lui est arrivé après avoir rencontré une équipe un poil douteuse.

La cage, sombre et humide, n'était pas du tout à mon goût. Pour commencer, je me trouvais dedans, enfermée contre mon gré (on s'en doutera) . Mauvais point pour elle, déjà. Ensuite, je n'étais pas seule, et l'autre occuppante n'avait pas l'air de plaisanter. Imaginez-vous enfermé avec une grande perche pourvue d'excroissances mammaires de la taille d'une bonne pastèque chacune, dotée d'un paire d'aile et d'un regard hargneux...
Enfin, dernier point en défaveur de la geôle, le barreaux servaient aussi à la cage d'à côté, habitée par toutes sortes de gens peu recommandables et passablement louches (comme ça "comme moi"?). Les malandrins tentaient de nous toucher à travers les barreaux, à s'en déboîter l'épaule pour certains.

Vous aurez donc compris que Euuuurk...cette cellule ne correspondait pas du tout à l'idée que je me faisait d'un lieu de résidence approprié.

Mon premier réflexe, lorsque les gardes eurent le dos tourné, fut de tenter de crocheter la serrure qui me bloquait la route. Peine perdue, hélas! Celle-ci me semblait bien trop compliquée pour que je puisse m'y attaquer à l'aide de la seule épingle à cheveux que j'avais sous la main.
Alors que je sombrais peu à peu dans le désespoir, pas encore au point de renoncer, mais presque, un brouhaha indescriptible se fit entendre à l'étage supérieur, comme une grosse échauffourée avec plein de sang et de tripes sur les murs. Saisissant ma chance, je gonflai mes poumons et hurlai pour attirer l'attention des hypothétiques sauveteurs de l'étage au dessus. Le cri sembla d'ailleurs assez efficace, puis que dans les minutes qui suivirent, un gnome barbu tenant une arbalète entrait dans la pièce, accompagné
d'une jeune femme en armure blindée dont les formes, autres que le visage, étaient difficilement distingables sous l'épaisseur du métal. Comme une furie, je secouais les barreaux de ma cellule et criai pour attirer leur attention. Diantre! Les types des autres cellules étaient bien trop moches pour être sauvables, non?

Heureusement pour moi, la jeune femme en armure lourde aperçut derrière moi les ailes de ma codétenue (j'avais du mal à parler de "compagnonne de cellule", vous comprendrez..), et s'y rallia comme à un panache blanc. Les deux pimbêches semblaient appartenir à un ordre spécial et l'emplumée se fit donc aider illico presto. Le gnome me proposa alors deux options: rester ici et continuer à croupir, comme j'avais si bien commencé, ou bien les suivre et les aider , de manière à ce qu'on puisse tous s'en sortir vivants...

Arrivé là, les lecteurs attentifs (et les fans, bien entendu), auront compris que d'après mon caractère, seule la seconde option était envisageable.

Après avoir récupéré à grand peine nos effets personnels, nous grimpâmes tous les quatre vers les sommets de la tour, où j'eus droit à une belle frayeur, en montant d'abord, car je me demandais comment nous allions faire pour nous échapper, en arrivant sur le toit, ensuite, en tombant nez-à-nez avec un Dragon vert! La bête se tenait tranquillement aux côtés d'une chouette géante ( moins effrayantes, certes, mais un peu quand même), et sembla acueillir paisiblement la jeune femme en armure lorsque celle-ci s'approcha.

Pétriiée que j'étais, je mis un certain temps à me rendre compte que le gnome barbu me demandait mon nom.

_Je m'appelle Karstine Cero, répondis-je,et je suis une Roub...Chasseuse de Trésors. Et vous?

Le gnome se présenta sous le nom de Guiness, cuisinier et barde à l'occasion. Je sentis à l'instant même où il me le dit que nous allions passer d'excellent moments ensemble! Hélas, je ne puis en dire autant des deux autres, dont le ton monocorde et la voix froide donnaient à quiconque l'entendait (ici, moi) des frissons le long de la nuque...
Mon ex-codétenue nous fit savoir que les armes étaient son seul métier, et que son nom était Hisoka.

Enfin, la jeune femme en armure s'appelait Jaya Lyonset (on parlera simplement de "Jaya" plus tard, son nom entier suffit à me donner des crampes à la mâchoire) et exerçait la fonction de Paladine sous le culte de je ne sais quel divinité bienveillante avec des petites fleurs roses et des petits animaux et des petits anges tout nus dans la lumière d'un bel après-midi...écoeurant, quoi. Elle nous affirma aussi avoir apprivoisé la chouette géante et le Dragon vert, et précisa qu'ils attendaient qu'on parte...

Juchés, montés, entassés sur le dos des pauvres bêtes (sauf pour Hisoka qui utilisait ses propres ailes pour montrer son anti-conformisme), nous volâmes à travers cieux pour atterir finalement près d'un bosquet où attendait une charette attelée. Jaugeant un peu la charette, j'aperçus un tonneau que je soupçonnais plein de liquide et en parlais à Guiness, qui me dit qu'il s'agissait de sa brassée spéciale, faite maison. Décidément, Olidammara, le dieu des jeux, du plaisir et de la subtilité (de TOUT, quoi), voulait que je reste à proximité de ce gnome et de son incroyable talent à produire de la bière et dela nourriture comestible.

N'ayant pas d'autre but pour le moment, je décidais d'accompagner ce groupe pour le moins insolite, ne serait-ce que pour manger à l'oeil...

Nous avançions paisiblement lorsque, au détour d'un marais, Hisoka s'écria:

_Au voleur! Quelqu'un à pris ma craie!

Elle passa un certain temps à passer en revue son équipement pour ensuite venir nous observer sous toutes les couturres, moi en particulier. Dans le doute, j'étais sûre de n'avoir rien fait. Et puis, une craie....pfff.
Néanmoins, elle finit par la trouver...dans mon sac!!!!

Alors que je déballais tout mes arguments pour éviter de passer par les lames croisées d'Hisoka et de Jaya (solidarité Palouf oblige, ces pantins ne peuvent rien faire tout seul), Nous fûmes surpris par un groupe de Gobelins qui donna l'assaut. Il est évident que ces Gobelins devaient être myopes comme des taupes, car aucun Gobelin ne donnerait l'assaut en direction d'un Dragon.

Pour couper court, je lançais sa craie à l'emplumée et sortis ma rapière pour donner une leçon de vie à ces pauvres hères (Leçon n°1: Quand on est mort, on vit plus).Malgré son hétérogénéité, notre groupe me surprit par son efficacité, notament le Dragon qui en occis plusieurs en crachant un cône de feu sur les verdâtres, les calcinant au 28e Degré.

Après cela, Hisoka me jeta un sale regard, ramassa sa Ô combien précieuse craie et ne m'addressa plus la parole que pour sortir une raillerie ou une pique à propos de mon manque comparé de poitrine. C'est dingue, parfois, comme porter du 115 F peut vous monter à la tête...